LE RENOUVEAU
N°
369 du Jeudi 27 Juillet 2000
ADMINISTRATION
REINSERTION
DES ANCIENS COMBATTANTS : UN PROJET QUI EN DIT LONG...
Le projet de réinsertion des anciens combattants (les anciens
mobilisés gouvernementaux, s'entend) peine pour avancer. Initié
voilà quelques années, il piétine, accumulant les
retards.
Il en résulte une démoralisation des démobilisés
qu'il est censé réinsérer dans la vie économique
et sociale. Beaucoup n'y croient plus et se sont même convaincus
de son échec. Echec sur l'autel de la prédation officielle.
Et de fait, les problèmes abondent qui affectent le projet en
question. Comme l'a constaté une mission de la Banque Mondiale
et de l'Agence Internationale pour le Développement (AID). Cette
mission, qui a séjourné sur le sol national du 6 au 9
juin 2000, a relevé les dysfonctionnements du projet. L'incompétence
d'une partie du personnel, recrutée selon les critères
habituels du clientélisme fait, par exemple, partie des observations
de la mission. C'est ainsi que le responsable de l'information-conseil
a dû être licencié et que la question du comptable
du projet, jugé insuffisamment qualifié, se pose avec
urgence. S'y ajoute le caractère pléthorique du personnel
dont les membres ne semblent pas tous indispensables au bon fonctionnement
du projet. La pression salariale, trop forte, grève en effet
les ressources financières allouées à l'opération,
au détriment de l'objectif poursuivi qui est de réinsérer
les anciens combattants. " Dans la mesure où, écrit
la mission, plusieurs contrats des employés des Bureaux Locaux
(BL) et du siège (de la Réinsertion, NDLR) viennent à
expiration à la fin du mois de juin 2000, la mission recommande
au directeur du SDR de poursuivre ses efforts de réduction de
la masse salariale en ne maintenant que les contrats des personnes apportant
une contribution effective à la bonne réalisation du projet
".
Outre, donc, ces difficultés liées à un personnel
pas toujours compétent, pléthorique et dont, de surcroît,
les salaires ne sont pas toujours adéquatement fixés (clientélisme
oblige), la mission de la Banque Mondiale constate de " grands
retards de paiement occasionnés par la longueur des délais
nécessaires au déblocage des fonds de fonctionnement ".
Des retards qui affectent pêle-mêle les fournisseurs du
projet, dont certains attendent le règlement de leurs factures
depuis cinq mois, ou d'autres offreurs de services tels que l'Electricité
de Djibouti (EDD). Et c'est le ministère des Finances qui est
ici désigné du doigt : " la mission lui renouvelle
son invitation à bien vouloir donner les instructions nécessaires
pour que cette situation cesse ".
D'autres carences sont également relevées telles que le
système d'information et d'archivage. La base de données
semble mal gérée qui gêne forcement la prise de
décision et la bonne réalisation du projet. De même,
l'archivage paraît manquer de rigueur, rendant dangereusement
aléatoire la mémoire du projet.
Enfin, l'inévitable problème des véhicules est
là qui se pose, comme toujours quand il s'agit d'un service de
l'Etat (projet ou organisme permanent). La mission a remarqué
la disparition de deux des trois véhicules du projet au moment
de sa visite. Indignée, elle " rappelle aux autorités
de tutelle que les fonds et moyens du projet ne sauraient être
utilisés pour d'autres fins que celles décrites dans l'Accord
de crédit. " Elle exige alors la restitution sans délai
de ces deux véhicules au projet.
Ce survol des dysfonctionnements du projet de réinsertion des
anciens combattants (PRAC) éclaire, si besoin est, la culture,
ou plutôt la non-culture, manageuriale en cours dans l'administration
djiboutienne sous ce régime prédateur. Cela en dit long
sur l'utilisation des fonds publics (qu'ils émanent des crédits
extérieurs ou des impôts payés par les contribuables).
Il souligne pourquoi et comment nombre de projets et de services de
l'Etat fonctionnent si mal.
Il est d'ailleurs édifiant que le peu d'efforts d'amélioration
constatés soient liés à la pression extérieure,
ici de la Banque Mondiale et de l'Agence Internationale pour le Développement
(AID).
Afin d'alimenter le débat dans cette affaire qui intéresse
l'avenir de nombreux jeunes Djiboutiens (aujourd'hui comme demain si
l'accord-cadre du 7 février à Paris est effectivement
mise en oeuvre), il nous a paru utile de publier l'intégralité
du rapport de la dernière mission de supervision de la Banque
Mondiale sur le projet de réinsertion des anciens combattants.
Il y a là de quoi exercer la réflexion et l'esprit critique.
Nous y reviendrons d'ailleurs dans nos prochaines éditions.
VIE
SOCIALE
PK
12 SE PLAINT ENCORE ET TOUJOURS
Le malheureux quartier du PK 12, où la misère règne,
se plaint encore et toujours des mêmes problèmes, qui visiblement
ne trouvent pas de solutions de la part des pouvoirs publics. Il s'agit
d'abord du problème d'eau qui se fait rare en ces temps de canicule
et menace de soif les habitants. Ce problème se pose avec une
telle acuité qu'un début d'émeutes a été
observé voilà quelques jours.
Second problème, PK 12 de plaint de ses chefs de quartiers qui
se comportent, selon la population, de manière irresponsable.
Ils auraient tendance à diviser les habitants, selon des critères
ethniques (ou claniques) et ou politiques, et abuseraient de leur position
lors des distributions de l'aide alimentaire ou autre à la population.
Ils seraient là pour se servir et non pour servir !
Troisième problème récurrent, le dispensaire local
ne semble pas donner satisfaction. La population le considère
comme paralysé dans son fonctionnement et rend responsable de
cette situation l'infirmier-major. " Pas de consultations sérieuses,
pas de médicaments ", s'indignent les habitants que nous
avons rencontrés.
Enfin, et c'est le dernier problème qui nous a été
signalé, les travailleurs de force locaux qui ont été
employés à la réalisation des tranchées
servant à la pose des conduites d'adduction d'eau (entre les
forages du PK 20 et les fontaines du PK 12) attendent toujours d'être
payés. L'un d'entre eux, Abdallah Mohamed Ali, blessé
à la jambe lors d'un accident de travail, n'a reçu aucune
indemnité.
Curieusement, face aux doléances répétées
de la population du PK 12, les pouvoirs publics se murent dans le silence.
Visiblement, les souffrances populaires réjouissent le régime.
A suivre.
NECROLOGIE
HOUSSEIN
SAID BOGOREH N'EST PLUS
Houssein Saïd Bogoreh est décédé voilà
quelques jours au Canada. Il n'avait que près de quarante ans.
Fils de Saïd Bogoreh Fatah, membre fondateur du PRD et sage du
Parti, et frère jumeau du capitaine Hassan Saïd Bogoreh
de la Force nationale de Police (FNP), Houssein était un ancien
cadre sous-officier de l'Armée nationale, formé à
l'Ecole Nationale des Sous-Officiers d'Active ( ENSOA) de Saint-Maixent
en France. Il vivait au Canada depuis plusieurs années.
Il laisse une épouse et des enfants.
Allah accueille ce jeune fils du pays, apprécié de tous
ceux qui le connaissaient, en son Paradis Eternel. Amin.
Le président du PRD, Daher Ahmed Farah, le Bureau national ainsi
que les militants et sympathisants du Parti adressent leurs sincères
condoléances à la famille du défunt. En particulier
à son père Saïd Bogoreh Fatah et à son frère
jumeau Hassan Saïd.
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